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VIETNAM, Ta Van - Une balade accompagnée d'une femme Hmong

  • Elise & Gaëlle
  • 23 mai 2019
  • 4 min de lecture

Le 14/05/19



Aujourd’hui, nous envisageons une randonnée dans les montagnes pour aller s’enfoncer plus haut dans les rizières. Nous demandons à notre hôte quelques informations. Elle avait visiblement déjà anticipé notre demande : “Be ready at 10 am tomorow”.

Ce matin nous nous levons donc sans trop savoir comment va se dérouler la journée, nous sommes simplement préparées à marcher. Nous rencontrons alors nos voisines de chambre, deux anglaises, elles aussi partantes pour l’expédition. 

Notre hôte, toujours aussi dynamique, nous presse quelque peu : “Ok girls, are you ready? Water! Sun cream! And legs!” Et c’est alors avec joie que nous rencontrons celle qui va être notre guide pour la journée. 

Elle se présente et nous demande de l’appeler Jo. Devant nous se tient alors une charmante femme Hmong en habits traditionnels colorés, sourire aux lèvres et... jeune enfant de quelques mois emmitouflé dans le dos. Dès les premiers instants elle nous impressionne. En échange de quelques dollars, elle nous offre une visite de 6h à travers des sentiers qu’elle connait par cœur, traversant des rizières et petits villages des hauteurs – avec en bonus un repas le midi chez l’habitant. 


C’est dans le calme, et avec une certaine timidité, que nous entamons la marche. Nous sommes, comme lors de chacun de nos déplacements dans le village, accompagnées de plusieurs vendeuses d’artisanat. Elles nous suivent alors pendant plusieurs kilomètres portant des grands paniers remplis de produits tissés main. A force d’endurance et de persistance elles espèrent conclure une vente ; et c’est d’ailleurs ce qu’elles finiront par faire une fois arrivées au sommet. Nous avons désormais nos sacs à dos pleins de sacs et pochettes !





Mais c’est évidemment avec bon cœur que nous cédons, ravies d’avoir pu compter sur ces incroyables marcheuses qui nous ont aidé plus d’une fois à passer certains sentiers, pentus et boueux. Très chaleureuses, elles nous tiennent la main pendant presque une heure et nous abandonnent en cours de route pour retourner au village. 

Pour Jo, c’est alors l’occasion de nourrir son enfant de trois mois. Elle le confie ensuite à une jeune fille chargée de le ramener à son mari. Il travaille dans les rizières le matin avec sa famille et s’arrange pour récupérer l’enfant lorsque Jo guide des voyageurs.

Pendant trois heures nous traversons des paysages magnifiques contrastés par les couleurs des jeunes pousses de riz, plantées dans ces escaliers interminables que sont les terrasses. Quelques turbans colorés ou chapeaux coniques s’agitent dans les différents étages, préparant la terre ou plantant une à une les pousses de riz qui seront récoltées en septembre prochain. 


C’est avec amusement que nous surprenons de gros buffles patauger dans la boue. Jo nous explique qu’autrefois elle travaillait également dans les rizières et qu’elle en possédait un. Il lui servait à préparer la terre de ses terrasses en la malaxant de ses pas lourds. Cependant elle leur préférerait aujourd’hui une machine, car ils sont très couteux et tombent souvent malades l’hiver lorsque l’eau transmet des bactéries. 

Au fur et à mesure de notre avancée nous en apprenons beaucoup plus sur Jo. Elle a 38 ans et possède quatre enfants. Son bon niveau d’anglais nous rend très admiratives, elle nous explique qu’elle a appris la langue toute seule au contact des différents touristes qui ont commencé à se rendre à Ta Van dans les années 2000. Cela fait bientôt dix ans qu’elle gagne sa vie en étant guide, elle sillonne alors les chemins des villages avoisinants trois à quatre fois par semaine. 


Avec elle, nous comprenons également les traditions vestimentaires de son ethnie. Les femmes Hmong Noirs portent alors, comme elle, des pantalons froncés, des guêtres et des vestes de couleur noire. Au détour d’un chemin elle nous montre la plante d’indigo et nous explique que c’est grâce à elle que les femmes obtiennent cette teinture très foncée, caractéristique de leurs vêtements. Nos mains sont désormais colorées pour quelques jours ! Jo porte également de nombreux bijoux en argent et a les cheveux très longs, pour elle ces deux éléments sont importants car ce sont des symboles de féminité. De nombreuses broderies et détails très colorés viennent contraster l’ensemble et donnent de l’éclat à la tenue. 




Après quelques heures de marche la fatigue se fait sentir et nous nous demandons dans quel village Jo souhaite s’arrêter. Nous apercevons une petite maison au milieu des montagnes, et elle nous indique qu’il s’agit de l’habitation d’une amie qui a cuisiné pour nous aujourd’hui. Légumes cuisinés, nems, tofu, poulet papillote, omelette locale, riz, soupe et fruits frais nous font le meilleur effet! Nous découvrons la réelle cuisine locale, et familiale, et vivons un vrai moment d’échange. Nous reprenons notre chemin, rassasiées et reconnaissantes pour cette délicieuse pause. Nous poursuivons ainsi quelques petites heures encore et finirons par retrouver notre cher village et notre Homestay. 

Bilan de la journée, nous avons adoré cette randonnée et ne pouvons que conseiller aux touristes de passage dans la région de Sapa de faire appel aux guides locaux s’ils veulent parcourir les rizières. C’était d’abord pour nous un moyen d’en savoir un peu plus sur les usages et traditions de Ta Van, mais également une façon de favoriser l’économie locale. Pour Jo cette activité, d’abord occasionnelle, est devenue un vrai métier et comme de nombreuses autres femmes Hmong elle a besoin des touristes pour vivre. Honnêtes et expertes, elles nous ont émues. 

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A propos de nous...
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Elise & Gaëlle

Etudiantes à Kedge Business School Bordeaux

4 mois pour visiter l’Asie du Sud-Est autrement #ecotourism 🌏
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