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CAMBODGE - Le zéro déchet, un comportement évident suite à des constats alarmants

  • Elise & Gaëlle
  • 29 juil. 2019
  • 5 min de lecture

Depuis notre départ pour l’Asie du Sud-Est, début mai, nous nous sommes sensibilisées aux petites actions qui peuvent faire de nous des voyageurs plus respectueux des lieux et des populations qui nous accueillent. Le zéro déchet était évidemment une des grandes lignes directrices de notre projet, et cela représentait pour nous un vrai challenge (pour lequel nous avons encore à travailler, mais la voie est ouverte…)! Cela passait évidement par une bonne préparation, il nous a fallu nous informer, nous équiper aussi (car certains accessoires aident beaucoup) et nous préparer à penser zéro-déchet chaque jour. Pas toujours évident bien-sûr, mais certaines actions vont définitivement intégrer notre quotidien lors notre retour en France. 

Vous l’aurez compris les deux novices que nous étions, deux consommatrices pas très regardantes, se sont prises une petite claque (pardon mais c’est bien le cas) lorsqu’elles se sont vraiment penchées sur le sujet. Une prise de conscience, ça fait du bien. Et ça met en lumière des problématiques sur lesquelles nous étions assises depuis longtemps. 

Nous voilà donc pleines de bonne volonté, décidées à dire non à surconsommation et à devenir les ennemies de l’emballage plastique, devenu roi en Asie du Sud Est. Mais voilà, voyager en ne laissant rien derrière soi serait d’autant plus positif s’il n’y avait déjà rien en arrivant. 

Après six semaines au Vietnam nous étions plus ou moins habituées aux bords de route truffés de déchets plastiques et aux décharges sauvages. Manque d’actions publiques, non-sensibilisation des populations, tourisme de masses ont eu raison de certains endroits, devenus dépotoirs. Pourtant, c’est au Cambodge que la pollution nous a le plus heurtées. 

Arrivées fin juin par la frontière terrestre, nous avons d’abord découvert Phnom Penh : Palais royal, Musée national, temples, vieux marché, Camp S21 (musée du crime génocidaire) sont autant de lieux qui nous ont aidées à appréhender l’histoire du Cambodge. Ce pays nous a émues et fascinées sur de nombreux points et l’intérêt de cet article n’est absolument pas d’en faire un résumé négatif, mais force est d’avouer que les problèmes environnementaux y sont importants.

Le constat est simple : le traitement des déchets dans le royaume est inefficace. Cela transparait partout. En ville les caniveaux sont remplis de déchets des clients des marchands ambulants, les trottoirs sont couverts de sacs plastiques amassés pendant plusieurs jours (voire semaines), la fin des marchés donne des allures de déchetterie géante à certaines rues. Phnom Penh est aujourd’hui l’une des premières villes productrices de déchets en Asie (avec ses 1,3kg de déchets produits par jour par habitant, elle dépasse Tokyo, Hanoï, Singapour et Pékin). A la campagne le combat est le même, les endroits non traités où s’agglutinent les détritus augmentent chaque jour et bien souvent cela se termine par un feu, censé réduire en cendre déchets organiques, plastiques et métalliques. 

Et sur les plages, vous pouvez constater le résultat…


Les populations locales ne sont pas sensibilisées à la protection de leur environnement et restent bien souvent insensibles à la pollution. Certains comportements sont évidemment à blâmer. Un soir, lorsque nous voyagions en bus, nous étions toutes deux perdues dans nos pensées, observant un homme en scooter qui roulait à même allure que nous. Notre intérêt s’est alors porté sur la boisson à emporter, sur-plastifiée, qu’il sirotait en roulant. Une fois terminée, qu’allait-il en faire ? Un grand geste de bras en arrière a suffi pour éjecter son contenant dans la nature, s’en débarrasser rapidement sans aucune culpabilité. Cette attitude détachée n’est pas qu’un cas isolé et met en lumière un problème plus important : l’incapacité du peuple à gérer ses déchets. 

Sans avoir à sa portée un véritable cadre légal avec des systèmes de collecte et de traitement, le peuple ne peut être sensibilisé à la question environnementale. Pour la collecte, les municipalités traitent avec des compagnies privées qui peinent à intervenir correctement : impôts à verser au gouvernement pour avoir le droit d’exercer sur un territoire, refus de la part de la population de payer les taxes, conditions de travail des éboueurs déplorables, circuits et quotas non respectés, non discipline des commerçants et habitants, aires de dépôt mal accueillies… 



Nous avons également remarqué des recycleurs informels qui ouvrent les déchets publics pour récupérer les recyclables et les vendre à des sociétés étrangères (une action qui pourrait être intéressante mais qui laisse des sacs éventrés dans les rues, accentuant les problèmes sanitaires). En effet le traitement des déchets recyclables, se fait en grandes quantités en dehors du territoire. Ils sont collectés et revendus vers la Chine, la Thaïlande, la Malaisie et le Vietnam. Les déchets non-recyclables partent en décharge, vers les incinérateurs ou les sites d’enfouissement du royaume. Sites à l’organisation, encore une fois, peu rigoureuse…

Plus alarmants encore, les aspects plus larges d’une mauvaise gestion environnementale. Sous la pression humaine, la biodiversité du pays est gravement menacée. Le pays a la chance de posséder encore de grands mammifères (tigres, éléphants, ours, rhinocéros, dauphins d’eau douce) mais ils sont pour la plupart en péril. Parmi les principales causes nous pouvons citer la déforestation, la pollution des sols et des eaux liée aux métaux lourds, les barrages hydrauliques, le rejet des eaux usées dans les rivières, les carrières minières, les besoins énergétiques conduisant à d’importantes émissions de gaz à effet de serre… Vous l’aurez compris, le gouvernement cambodgien a encore du chemin à parcourir.


Alors face à tout cela, comment se positionner en tant que touriste ? En essayant de ne pas aggraver les choses mais plutôt en soutenant des initiatives durables, notamment en choisissant rigoureusement ses activités et en surveillant les impacts qui en découlent. Beaucoup d’ONG et de projets voient le jour au Cambodge, le « volontourisme » y est alors plus qu’encouragé (article à venir sur sujet pour les intéressés) !

Comment également ? Et bien en passant par le zéro-déchet. Après tous ces constats nous avons vraiment pris conscience de l’importance de cette démarche. Nous sommes parties du principe que tout ce que nous consommions serait potentiellement abandonné dans la nature à un moment ou un autre, et que par conséquent il fallait drastiquement réduire tout ce que nous rejetions. Sans réel système de gestion des déchets, les couverts en plastique utilisés au restaurant, les emballages achetés auprès de marchands ambulants, les sacs plastiques tombés mystérieusement dans nos mains (même en y prêtant attention, ils finissent toujours pas entrer en notre possession quelques fois) peuvent se retrouver au milieu d’une décharge sauvage, d’un caniveau, d’une plage ou d’un lac. 

Se dire que tout ce que l’on consomme ne pourra sûrement pas être collecté, trié ni recyclé force à tout limiter. Pour cela il a fallu dire NON : refuser le plastique, bannir l’achat de produits packagés (vive les marchés), utiliser des ruses et anticiper (gourde, paille réutilisable, couverts en métal, produits d’hygiène solides, contenants réutilisables). Et finalement le bilan déchets fait du bien !

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A propos de nous...
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Elise & Gaëlle

Etudiantes à Kedge Business School Bordeaux

4 mois pour visiter l’Asie du Sud-Est autrement #ecotourism 🌏
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